Ce guide parle d’un système de prêts bien rôdé. Un système utilisé par différents clubs mais un club a été pris comme exemple pour cet article : la Juventus. Pourquoi ? Regardez sur Transfermarkt le nombre de transferts fait par la Juventus cette saison, 62 arrivées, 64 départs. L’an dernier, 74 arrivées, 81 départs. La saison d’avant c’était 72 arrivées pour 77 départs.
Des chiffres très importants oui, stupéfiants même. Dans ce lot, beaucoup de prêts (36 départs en prêt cette saison !). Alors, pourquoi font-ils cela ?
Cette question, plutôt simple donc, donne une réponse tout aussi simple : c’est lucratif financièrement de prêter des jeunes comme ça (salaire pris en charge + frais de prêt). Avec la possibilité aussi de les voir se développer et intégrer l’équipe première si besoin.
Regardons ce que ça donne avec un exemple IRL :
Ce joueur est Ouasim Bouy, la Juventus l’a acheté à l’Ajax pour ensuite le prêter successivement à Brescia, Hambourg, Panathinaikos, Zwolle, Palerme et encore Zwolle pour finir.
Toutes ces équipes ont probablement pris en charge son salaire, et peut-être même payé la Juventus pour la durée des prêts. Alors oui, ce sont certainement des petites sommes, mais ces petites sommes, associées à d’autres petites sommes peuvent vous faire un bien fou financièrement.
Regardons maintenant comment le reproduire dans FM et les résultats que ça peut donner.
Les bases des prêts
Pour appliquer cette stratégie, il faut bien comprendre qu’elle ne fonctionnera et ne sera vraiment utile qu’en cas d’utilisation massive du système.
On commencera donc par recruter massivement, en premier lieu, des jeunes joueurs prometteurs.
L’intérêt est d’augmenter la taille de l’effectif, et donc le nombre de prêts qui seront effectués chaque saison.
Avec l’objectif de prêter avec prise en charge du salaire par l’autre club, mais aussi recevoir une somme mensuelle pendant ce prêt.
Après avoir évalué leurs utilités dans votre effectif, vous envoyez ces joueurs en prêt. 90% de votre recrutement sera prêté. Tous les six mois environ, les performances de vos joueurs en prêt doivent être évaluées. Les joueurs qui sont sous-performants sont vendus, tandis que la majorité est renvoyée en prêt ou conservée dans leur club de prêt actuel.
Étant donné que la plupart des offres couvrent 100% des salaires en toutes circonstances, ainsi que des frais de prêt réduits, vous allez commencer à récupérer l’argent investi sur ces joueurs.
Si vous avez signé ces joueurs en tant qu’agents libres, vous commencez à réaliser des bénéfices presque instantanément. Et si un joueur se développe de façon spectaculaire, il peut toujours être intégré à l’équipe première.
Les bénéfices que vous réalisez dépendent du nombre de prêts effectués. Avec un club plutôt modeste, vous réinvestissez dans les structures du club et vous améliorez les finances.
Quand tout fonctionne correctement, l’aide financière fournie par un tel système est un excellent moyen d’aider un club plus petit à grandir et peut-être attirer un ou deux grands noms.
Bien entendu, vous pouvez aussi (c’est conseillé) réinvestir une partie des profits réalisés dans le système (amélioration cellule de recrutement, achat de plus de joueurs à prêter).
Pour résumer, l’auteur d’origine de cet article, Strikerless, a appliqué cette tactique avec son équipe Kawasaki Frontale en J-League au Japon, sa première saison était en 2030/2031.
Il l’a fait pendant 3 saisons, ce qui lui a permis de développer son club financièrement en signant ensuite les meilleurs joueurs de sa ligue, mais aussi de résister aux offres venues de clubs européens. Voici ses résultats, saison par saison.
Résultats saison 1
Sa première saison l’a vu expérimenter avec la quantité de joueurs qu’il pouvait envoyer en prêt.
Il a signé beaucoup de joueurs africains et brésiliens gratuitement, ainsi que quelques joueurs américains, anglais et d’autres européens.
En ce qui concerne le taux de réussite quand à l’envoi de joueurs en prêt, c’était mitigé. Certains d’entre eux ont facilement trouvé de nouveaux clubs, d’autres ont dû être prêtés à 100% de prise en charge du salaire mais pas de frais de prêt.
Le bilan mercato de la première saison lui a permis d’engranger 2,6 millions d’euros grâce aux frais des prêts.
Pas un mauvais début, mais pas le gain financier qu’il avait imaginé.
Ce n’était pas assez pour faire grandir son club. Il devait augmenter ses revenus, ce qui signifiait qu’il devait travailler à plus grande échelle.
Résultats saison 2
Avant d’investir 2,6 millions d’euros dans beaucoup de nouveaux joueurs, il a décidé de réfléchir et de repenser la stratégie globale.
À partir des transferts de la saison 1, il a compris que les jeunes joueurs, de moins de 21 ans, ne sont pas si excitants et intéressants si vous êtes purement et simplement dans l’optique de l’achat/prêt pour vous faire de l’argent. Les jeunes joueurs ont besoin de temps pour se développer avant que les équipes ne soient prêtes à les payer. La même chose s’applique à certaines nationalités.
S’ils ont besoin de permis de travail dans pratiquement n’importe quel autre pays, mais que leur pays d’origine et la ligue nationale de ce pays n’est pas très forte, ils ne vont probablement jamais trouver un club.
Le troisième point, qui n’était pas directement lié au joueur, était le manque de connaissances dans le département du repérage des joueurs.
Pour que cette stratégie commence à lui faire gagner de l’argent, il lui fallait attirer de plus grandes quantités de joueurs, des joueurs de qualité et de préférence à bas prix. Le marché intérieur (ndlr: le Japon) était inaccessible, principalement en raison d’un manque de fonds.
Cela signifiait qu’il devait se concentrer sur les marchés étrangers. Et donc, améliorer son système de recrutement et sa cellule de recrutement.
Après avoir obtenu le nombre maximum de scouts possible, il a décidé de cibler plusieurs zones et pays pour repérer ses futurs achats.
- Les États-Unis – surtout parce que les joueurs américains peuvent être acquis à bas prix tant qu’ils ne sont pas en équipe première d’un club MLS. Les clubs MLS ont également de l’argent et donc sont prêts à payer pour un joueur américain en prêt.
- Le Mexique – les clubs mexicains ont beaucoup d’argent et la ligue a de sérieuses restrictions concernant les joueurs étrangers. Faire entrer des joueurs nationaux est une chose pour laquelle les clubs mexicains paieront.
- Le Brésil – il y a une abondance de talents locaux. Les joueurs en train de s’égarer dans les réserves des grands clubs sont assez bons pour jouer pour les équipes de la Serie A (ndlr: championnat Brésilien) de bas de tableau ou les meilleurs clubs de Serie B. S’il trouve des joueurs bons marchés, il n’aura pas de mal à les prêter derrière.
- L’Argentine – encore une fois, il y a l’abondance de talent. La ligue nationale n’a pas le pouvoir financier de la ligue brésilienne, mais il a espoir de pouvoir facilement prêter les joueurs talentueux qu’il dénichera.
- L’Australie – puisque les clubs A-League ne peuvent pas effectuer de transferts domestiques entre eux-même, vous pouvez souvent y récupérer des talents décents pour des frais relativement minimes. En raison de ces mêmes restrictions de transfert, les joueurs australiens sont du coup également très demandés. Même si la A-League n’a pas le pouvoir financier de certaines des autres ligues asiatiques, vous pourriez toujours obtenir 10k à 20k par mois pour un joueur australien.
- Diverses ligues africaines – bien qu’aucune de ces ligues n’ait de pouvoir financier réel, elles produisent une bonne quantité de joueurs talentueux qui sont disponibles à relativement bon marché. Les clubs européens ont tendance à repérer ces pays, et ils sont intéressés par ces joueurs. Il a omit l’Égypte de cette liste parce que les clubs égyptiens demandent souvent trop d’argent pour leurs meilleurs joueurs.
Après avoir augmenté à la fois la qualité et l’apport des joueurs, il n’est pas surprenant que les avantages financiers ont augmenté de façon importante. Les joueurs brésiliens y sont pour beaucoup, et il a réussi à prêter certains jeunes de l’académie. La présence de quelques joueurs anglais s’est avérée très lucrative, étant donné que les clubs de Premier League et de Championship paient des sommes démentes pour un joueur anglais qui est assez bon pour s’asseoir sur leur banc. Gardez à l’esprit que ces joueurs n’étaient pas forcément bon marché en termes de salaires, mais comme chaque contrat de prêt qu’il a conclu est à 100% de prise en charge, cela ne pose pas de problème tant qu’il parvient à leur trouver un nouveau club.
Le gain financier fut plus élevé à la fin de cette seconde saison, comme la plupart des joueurs se sont bien comportés lors de leurs prêts, la réputation des joueurs ayant également été renforcée, cela voulait donc dire qu’il pourrait demander plus d’argent pour leurs prêts l’an prochain.
Résultats saison 3
La saison 3 a été la plus réussie à ce jour en terme de résultat. Il a l’air d’avoir perfectionné la stratégie en terme de repérage et de déterminer quels joueurs signer et lesquels ignorer. En image, voilà ses critères.
Cela ne veut pas dire qu’il n’achète jamais de joueurs U20, mais ceux-ci ne sont finalement pas intéressants pour le système d’achat/prêt qu’il utilise.
Il s’en est rendu compte en signant quelques jeunes talentueux de Côte d’Ivoire qui n’étaient pas prêts au moment de l’achat pour le football de haut niveau requis pour jouer en équipe première.
Comme vous pouvez le constater, l’image ne montre même pas tous les prêts qu’il a effectué lors de cette troisième saison. Ce qui est intéressant, c’est la somme totale en bas de la page. 27 millions d’euros récoltés uniquement avec cette stratégie. 27 millions d’euros. C’est plus que beaucoup de clubs qui vendent des joueurs.
Conclusion : les opportunités et les pièges
Alors, quelles sont les opportunités qu’un tel système de traite des êtres humains comme celui-ci vous offre ? Concentrons-nous de nouveau sur ce nombre final. 27 millions d’euros de revenus en une seule saison. Comme chaque transaction se fait à 100% des salaires et que la plupart des joueurs bénéficient de transferts gratuits, il s’agit essentiellement de profits purs. Vous pouvez utiliser cela pour améliorer les installations, signer du personnel supplémentaire et financer les signatures de beaucoup plus de joueurs.
En plus de cela, la loi des grands nombres commence à jouer un rôle. Lorsque vous signez beaucoup de joueurs, vous augmentez ainsi les chances de découvrir des grands talents pour votre équipe première. Si un joueur est bon en prêt et qu’une place se libère dans votre équipe, vous pouvez très bien décider de récupérer votre joueur et l’incorporer.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de pièges. Ce système dépend de votre capacité à prêter ces joueurs que vous achetez. Si cela échoue, vous êtes coincé avec des joueurs souvent chers que vous ne pouvez pas faire jouer. Cela touche directement votre profit à cause des coûts salariaux, sans compter l’impact sur le moral global de l’équipe. Les joueurs qui ne peuvent pas participer à des compétitions sont souvent mécontents, exigeant plus de temps de jeu et perturbant le reste de l’équipe.
La présence de tant de joueurs, même de façon temporaire, étouffe souvent la croissance et les possibilités de vos propres joueurs de l’académie. Ils doivent être exceptionnellement talentueux pour jouer, sinon, ils rejoindront les autres dans les opérations de prêt. Il y a pas mal de joueurs qui apprécient les jeunes de leur académie, alors attention, ce système peut ralentir le développement de votre académie.
Cela a été dit plus tôt, mais pour que ce système fonctionne, il faut un grand nombre de mouvements. Et donc, un gros réseau de recrutement afin de parfaire la méthode. Cela coûte de l’argent, ce qui signifie que vous ne pouvez pas forcément vous permettre d’avoir trop d’arrivées au lancement de cette stratégie.
Le dernier écueil est plus une objection morale. Essentiellement, il s’agit d’un système de traite à grande échelle que vous créez. Bien sûr, la plupart d’entre eux sont des athlètes professionnels décemment payés, mais cela ne change pas l’essence de la stratégie qui peut être vu comme non éthique.